La lumière est le matériau favori d’Ann Veronica Janssens. Les questions de la vision et de l’expérimentation occupent le cœur de sa pratique artistique. Ses œuvres sont des espaces à vivre.
Cette installation est faite d’un brouillard coloré rose et jaune dans lequel la visibilité est attenuée.
—
Collection IAC – Institut d’art contemporain, Villeurbanne/Rhône-Alpes, acquis en 2014
Numéro d’inventaire : D.2014.009
En “brouillant” la visibilité de l’espace alentour, Ann Veronica Janssens parvient à faire traverser la couleur au visiteur, comme si elle devenait matière. Elle trouble notre perception habituelle de l’espace. Notre cerveau ne peut plus se fixer sur des repères tels que les murs, le sol et le plafond, ainsi il est plus concentré sur nos autres ressentis, un peu comme lorsqu’on marche les yeux fermés.
Ann Veronica Janssens est née en 1956 à Folkestone (Angleterre).
Elle développe depuis la fin des années 1970 une œuvre le plus souvent in situ. Elle emploie des matériaux volontairement très simples, voire pauvres (bois aggloméré, verre, béton) ou encore immatériels, comme la lumière, le son ou le brouillard artificiel. À travers des interventions dans la ville ou dans les musées, l’artiste explore la relation du corps à l’espace, en plongeant le spectateur dans des environnements qui provoquent une expérience directe, physique, sensorielle, de l’architecture et du lieu.
Médiums : installation in situ, sculpture
Mots-clés sujets : perception, corps, couleur/matière, architecture
Mots-clés techniques : installation immersive, couleur, environnement, expérience sensorielle, instabilité, perte de repères
“Je pense que, parfois, on doit effacer la réalité, effacer ce qui est visible pour arriver à voir autre chose, à rendre visible l’invisible.”
Concernant son enfance à Kinshasa (République démocratique du Congo) : “Je n’étais pas obligée d’aller à l’école, donc j’ai passé beaucoup de temps à ne rien faire ou à bricoler. Pendant des jours, des mois, des années, j’ai observé le lever du jour et le coucher du soleil, les mouvements de la lumière sur l’eau, dans le ciel…Je pense que l’observation, entre autres, de tous ces phénomènes lumineux et le rapport à l’architecture m’ont vraiment aidée à grandir et à développer un travail plus tard.”