Rachel Whiteread

Untitled (Room 101)

2003

Jesmonite, revêtement coaxial, contreplaqué, acier nickelé

300 x 643 x 500 cm

contexte :

Le travail de Whiteread s’intéresse beaucoup aux espaces intérieurs des lieux. Elle utilise des matériaux tels que le caoutchouc, la résine, le plâtre ou le béton.

Rachel Whiteread a été invitée à créer une œuvre avec la salle 101 de la Broadcasting House, un bâtiment de la radio BBC (Londres) où avaient lieu d’importantes réunions pendant la Seconde Guerre Mondiale, avant qu’elle ne soit détruite.

description :

Whiteread et son équipe ont dépouillé la Room 101 (Chambre 101) de ses conduits éléctriques, puis ont moulé l’ensemble de la salle vide, y compris les marques sur toutes les surfaces des murs, du sol et du plafond. C’est une sculpture à échelle 1.

Collection du Centre Pompidou, acquis en 2009

Numéro d’inventaire : AM 2009-100

analyse :

Rachel Whiteread solidifie l’espace, le vide, et nous le donne à voir.  Tout à coup elle fait apparaître ce qui est habituellement invisible. Elle emprisonne dans son œuvre toute l’histoire et les traces du lieu. C’est un peu comme une mémoire moulée des lieux.

Rachel Whiteread est née en 1943 à Londres (Angleterre).

Elle produit principalement des sculptures prenant la forme de moulages : en plâtre, en résine, en caoutchouc, voire en béton. La plasticienne donne à cette technique le pouvoir de révéler le volume intérieur d’objets du quotidien et de bâtiments, autrement dit de rendre visible le vide. Plus encore, elle cherche l’empreinte de l’humanité sur son environnement, les traces des présences passées comme pour faire parler la mémoire de l’architecture.

 

Médiums : sculpture, installation

Mots-clés sujets : empreinte, présence/absence, mémoire, art conceptuel

Mots-clés techniques : moulage, hyperréalisme, échelle, matérialité

“J’ai moulé la pièce à la main, centimètre par centimètre, en mélangeant le plâtre, en le répandant sur les murs, en découpant ensuite chaque bloc, puis en le remettant en place et en moulant le suivant […] C’est alors que j’ai eu la sensation extraordinaire d’avoir fait du spectateur le mur.”

 

“Je suis toujours à la recherche de ces choses (papier, déchets etc.) qui capture quelque chose et qui me font subitement considérer le monde d’une façon différente.”