El Anatsui puise son inspiration dans les traditions africaines de recyclage et de détournement d’objets manufacturés usagés. Ses œuvres interrogent les échanges mondiaux du commerce, la colonisation, la transformation des matériaux.
Sasa (Le manteau, en ghanéen) est une sculpture qui ressemble à une grande tapisserie composée de milliers de capsules de bouteille. Elle est accrochée au mur, s’étale sur le sol et brille de multiples nuances de doré, de rouge et d’argenté. Elle n’est pas tendue et présente donc des effets de drapés.
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Collection du Centre Pompidou, acquis en 2005
Numéro d’inventaire : AM 2005-204
Le matériau de base est une collection de bouchons de bouteilles d’alcool fort qui sont fabriqués au Nigeria. Ce sont les européens qui ont amené ces boissons avec eux lors de la colonisation. Leur assemblage par fils de cuivre est souple, ce qui permet à l’artiste de donner un mouvement à ses tissages, en les pinçant ici ou là. En les assemblant ainsi, les déchets deviennent bijoux et forment une matière nouvelle. Cette œuvre évoque à la fois le tissage par la technique et la peinture par la composition et les couleurs.
El Anatsui est né en 1944 au Ghana.
Il est connu pour ses sculptures en bois et ses assemblages complexes de matériaux recyclés comme des tessons de verre et des débris de céramiques. Ses œuvres traitent des échanges mondiaux du commerce qui se sont développés à partir de la colonisation. Elles proposent un savant mélange d’utilisation d’objets manufacturés de petite valeur, avec un héritage de la tradition africaine du recyclage inventif et esthétique.
Médiums : sculpture, installation
Mots-clés sujets : recyclage, commerce, destruction, colonisation, identité, abstraction
Mots-clés techniques : assemblage, transformation, mosaïque, drapé, textile, tapisserie
“Les capsules sont une référence forte à l’histoire de l’Afrique. L’alcool est devenu, au final, un des produits du trafic d’esclaves transatlantique.”
“Je crois à l’élément du changement. La vie est toujours soumise à des flux. Mon travail reflète cela en créant une forme qui est libre, qui se contracte et se gonfle, qui peut être exposée de différentes façons, sur des murs, des haies […]”