Son œuvre hybride mêle peinture, broderie, sculpture, collage et écriture. Elle pratique un art de la fragmentation et de l’assemblage dans lequel elle développe ce que l’on appelle une mythologie individuelle.
Des fragments de peluches, des photographies d’actualité coloriées, des figures hybrides se trouvent toutes plantées en haut de 130 piques disposées contre le mur.
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Collection du Centre Pompidou, acquis en 1994
Numéro d’inventaire : AM 1994-85
Cette œuvre fait référence à la Révolution française de 1789 et au régime de la Terreur, au cours duquel les révolutionnaires défilaient avec les têtes de leurs ennemis sur des piques. Elle traite de la face obscure du monde en mêlant des éléments de l’enfance avec des images de l’actualité.
Annette Messager est née en 1943 à Berck (France).
Elle fait une œuvre dans laquelle se croisent avec ironie, humour et gravité, des questions à propos du corps, de la féminité, du rituel et du fantastique. Elle construit sa mythologie individuelle à travers des cycles (Annette Messager artiste, Annette Messager femme pratique, Annette Messager truqueuse…), en mêlant des éléments autobiographiques et des éléments de fiction.
Médiums : sculpture, dessin, installation, photographie, écriture
Mots-clés sujets : identité, féminité, enfance, corps, réel/fiction
Mots-clés techniques : fragmentation, assemblage, monumental, figure hybride
“J’ai toujours voulu utiliser des matériaux simples, ceux du quotidien.”
“En tant que femme j’étais déjà une artiste dévaluée. Faisant partie d’une minorité, je suis attirée par les valeurs et les objets dits mineurs. De là, sans doute, mon goût pour l’art populaire, les proverbes, l’art brut, les contes de fée, l’art du quotidien, les broderies, le cinéma… Les minorités deviennent fortes quand elles se servent de leurs propres atouts sans essayer d’imiter ceux de la majorité.”
“L’artiste ne fait que mettre en valeur les choses de la vie qui sont là. Il n’a rien d’autre à faire que de regarder autour de lui, d’observer et mettre en évidence certaines choses […] Il déplace un peu les choses parce qu’il les met en gros plan, mais tout est là, dans la vie.”