À l’origine de cette série, se trouve la frustration et la tristesse de l’artiste face à l’impossibilité de retourner en Algérie pendant les 10 ans de guerre civile (1992-2002). Les portraits qu’elle réalise laissent ses sujets dans l’ombre, ils sont fantomatiques.
Cette œuvre se compose de 5 photographies en noir & blanc présentées sous caisson lumineux. On ne voit que les ombres de ces 5 femmes. Elles sont placées de façon symétrique et laissent deviner un détail de coiffure.
—
Collection du CNAP – Centre national des arts plastiques, acquis en 2002
Numéro d’inventaire : FNAC 02-410
En acceptant de poser anonymement, Amel, Fatiha, Salia, Zouleikha et Aicha permettent à l’artiste de faire non pas un portrait personnalisé mais celui d’une population dans son ensemble : les femmes algériennes . À travers ces silhouettes c’est l’âme d’un pays qui apparaît. C’est aussi une manière de révéler la culture de l’ombre et les silences de l’histoire sur la guerre d’Algérie.
Zineb Sedira est née en 1963 à Paris (France).
Elle combine la photographie, la vidéo et l’installation pour mener une réflexion globale sur des questions telles que l’identité, les déplacements de population et la mémoire de l’histoire récente comme la décolonisation. Elle adopte pour cela un point de vue à la fois esthétique, culturel, historique et politique.
Médiums : photographie, vidéo, installation
Mots-clés sujets : identité culturelle, déplacement, mémoire, événements historiques
Mots-clés techniques : montage, noir & blanc, format, ombre/silhouette
“Certaines de mes pièces sont plus sur le thème de la résistance que d’autres, je cherche à résister contre les clichés et les stéréotypes notamment sur des pays qui ne sont pas bien connus finalement, c’est là où je me sens résistante contre ces formes d’ignorances cachées derrière des poncifs.”