Yto Barrada
Papier peint
2001
Tirage Color Print
62 x 62 x 2,5 cm
contexte :
Dans la série du Détroit dont l’œuvre Papier peint fait partie, l’artiste marche dans les rues de Tanger (Maroc), les terrains vagues, elle observe la diversité sociale pour noter les détails qui révèlent les tensions de la ville. Par la vidéo, l’installation, la photographie, elle pose un regard sur l’Occident depuis le Maroc.
description :
Yto Barrada a photographié un papier peint collé sur le mur d’un bar de Tanger, représentant un paysage de montagnes avec un lac. On comprend que c’est un papier peint car au centre de l’image on voit un morceau de celui-ci se décoller du mur.
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Collection départementale d’art contemporain de Seine-Saint-Denis, acquis en 2006
Numéro d’inventaire : 2007.0000.04
analyse :
L’artiste réfléchit aux représentations du monde et aux préjugés, aux stéréotypes. À Tanger, la photographie des Alpes enneigées représente un paysage exotique. C’est une façon de dire que l’on est toujours exotique pour celui qui a une culture différente. En Europe nous n’avons pas la même vision de l’exotisme. Sur les sites internet touristiques, Tanger est présentée comme la “Ville blanche” avec du thé à la menthe et de belles fleurs roses, alors que la réalité est très différente, puisque cette ville est une porte vers l’Europe et les rêves qu’elle représente pour des personnes qui vivent difficilement dans leur pays.
Yto Barrada est née en 1971 à Paris (France).
Le travail photographique d’Yto Barrada est étroitement lié à Tanger, ville où l’artiste vit une partie de l’année. Dès la fin des années 1990, à travers la série Le Détroit, Yto Barrada aborde, de manière souvent métaphorique, les problèmes liés à l’immigration de cette ville de transit du détroit de Gibraltar, côté marocain.
Médiums : photographie, film, sculpture
Mots-clés sujets : exotisme, stéréotype, architecture, fiction/réalité
Mots-clés techniques : cadrage, collecte de détails en image, aplat photographique
“On trouve des motifs récurrents dans mes photographies, platitude des tons, perte de l’épaisseur des choses (volumes écrasés, murs omniprésents…), mais mon travail s’est construit comme une juxtaposition d’images différentes.”
“En arabe, tout comme en français, le mot détroit conjugue étroitesse et détresse.”
“Tanger est devenue une zone de transit, une immense salle d’attente, où chacun espère passer dans l’au-delà, version laïque.”