Hiroshi Sugimoto

Black Sea, Ozuluce

1991

Photographie noir et blanc

50,8 x 65 cm

contexte :

L’artiste débute en 1980 sa série des “Paysages marins” (Seascapes), dont Black Sea, Ozuluce (Mer Noire, Ozuluce) fait partie, et il la continue encore aujourd’hui. Il travaille toujours avec le même appareil photo, le même objectif et la même technique de prise de vue longue, souvent entre 20 et 50 min. Pour Hiroshi Sugimoto, cette série forme une collection de souvenirs, notamment car la chose la plus ancienne dont il se souvient c’est un paysage marin. Il pense qu’il est de plus en plus difficile de pouvoir photographier ce type de paysage vierge car l’être humain a envahi la planète de bateaux, de plateformes pétrolières et de constructions en tout genre. Il y a donc une dimension d’alerte écologique dans ses œuvres.

description :

Cette photographie en noir et blanc présente un paysage marin où la mer et le ciel se fondent l’un dans l’autre. Au premier plan la couleur est très sombre, petit à petit il se crée un dégradé jusqu’au plus clair de l’arrière-plan. On ne distingue pas bien la ligne d’horizon. Il n’y a pas de présence humaine.

Collection du FRAC Grand Large – Hauts-de-France, acquis en 1997

Numéro d’inventaire : 97.18.1

analyse :

En prenant des photographies avec un très long temps d’exposition, Hiroshi Sugimoto n’enregistre pas seulement le paysage mais aussi le temps qui passe. C’est de cette façon que la mer et le ciel deviennent inséparables l’un de l’autre. L’absence d’êtres humains, le silence qui se dégage de ses images, donne l’impression de se trouver dans le calme avant la tempête (c’est-à-dire la catastrophe écologique qui inquiète tant l’artiste).

Hiroshi Sugimoto est né en 1948 à Tokyo (Japon).

Il travaille la photographie, la sculpture, l’installation et l’architecture. C’est un artiste conceptuel, qui réfléchit à la notion de temps. Dans ses photographies, il tente au moyen d’une chambre noire et de temps d’exposition très longs de faire apparaître la temporalité, c’est-à-dire la manière dont on ressent le temps qui passe. Il a choisi la mer comme paysage pour une série débutée dans les années 1980 et il continue de la photographier car elle symbolise pour lui le passage du temps et les risques écologiques qui menacent notre planète.

 

Médiums : photographie, architecture

Mots-clés sujets : écologie, paysage, humanité, temps

Mots-clés techniques : temps de pose, dégradé, lumière

Je me suis alors imaginé dans la peau du premier homme, et je me suis dit que la seule chose à n’avoir pas changé depuis l’apparition de la vie sur terre, c’est la mer, les paysages marins.”

 

Mon art se contente de refléter la nature. D’où l’impression d’un grand calme mais aussi d’une certaine menace qui s’en dégage : la nature est paisible et éternelle, mais elle est aujourd’hui menacée.”