Gerhard Richter

Blumen

1994

Peinture à l'huile sur toile

71 x 51 x 2 cm

contexte :

Gerhard Richter s’intéresse très jeune à l’image photographique. Il reproduit en peinture des photographies de magazines et de journaux, comme ses propres photos. Il travaille par série qui peuvent être abstraites ou figuratives (paysages, natures mortes). On dit de certaines de ses peintures qu’elles sont “photo-réalistes”, c’est-à-dire que leur apparence est celle d’une photographie. Cette œuvre intitulée Blumen (Fleurs, en allemand) fait partie d’une suite de peintures consacrées au thème du bouquet de fleurs.

description :

Cette peinture à l’huile représente un bouquet de fleurs fanées, des amaryllis, et ressemble à une photographie floue. Pour obtenir cet effet, il passe sur la dernière couche, avant qu’elle soit sèche, un pinceau brosse propre qui estompe les contours du sujet.

Collection du Carré d’art de Nîmes, acquis en 1996

Numéro d’inventaire : 1996.1

 

analyse :

Avec cette œuvre l’artiste renoue avec la tradition des Vanités, thème qu’il a déjà abordé au début des années 1980 avec une suite de peintures représentant des bougies et des crânes. Le caractère passager de la vie est exprimé par les fleurs coupées, elles indiquent aussi que la beauté est une illusion, qu’elle n’a pas de vraie valeur car elle ne peut échapper au vieillissement et à la mort. Avec sa technique de floutage Gerhard Richter entretient volontairement une incertitude sur la nature de l’œuvre : photographie ou bien peinture ?

Gerhard Richter est né en 1932 à Dresde (Allemagne).

À la fois photographe du quotidien et peintre, Gerhard Richter reproduit sur la toile les sujets de ses photos. Il utilise de la peinture à l’huile ou de la peinture laquée pour révéler, mais aussi parfois détourner, le sens de ses clichés. L’artiste s’intéresse aux paysages, aux natures mortes mais aussi à l’abstraction.

 

Médiums : peinture, photographie

Mots-clés sujets : apparition, effacement, dévoilement, perception, paysage, nature morte

Mots-clés techniques : hyperréalisme, abstraction, peinture à l’huile et laquée

Je me méfie de l’image de la réalité que nos sens nous transmettent car elle est limitée et incomplète.”

 

Si les peintures abstraites montrent ma réalité, les paysages et les natures mortes montrent alors mon désir.”