Pascale Marthine Tayou conçoit son rôle d’artiste comme un rôle de passeur, même si le message est effrayant ou dérangeant. Ainsi, il traduit par l’art les maux de la société, ce qui pèse sur nous, et ce qui peut nous arriver à tout moment : comme dans le mythe de l’épée de Damoclès.
Damoclès est une installation monumentale de 246 troncs d’arbres taillés en pointes dirigées vers le bas. Ils couvrent une surface de 120 m², ils forment ainsi une sorte de forêt.
—
Collection Musée d’art contemporain de Lyon, acquis en 2010
Numéro d’inventaire : D 2012.1.1 , AP11-2 (28)
Le mythe de l’épée de Damoclès est devenu une expression populaire au fil des siècles. Elle signifie qu’il y a toujours un danger qui plane sur nous et qui peut se produire à tout moment. Il faut donc rester sur ses gardes. Dans cette œuvre, Pascale Marthine Tayou illustre le fait que la vie peut présenter des menaces. C’est une métaphore : en réalité ce n’est pas le poids des rondins qui menace le visiteur, mais peut-être plus celui de l’Histoire, de la culture, de notre environnement.
Pascale Marthine Tayou est né en 1967 à Yaoundé (Cameroun).
Il commence par faire des études d’avocat, mais s’aperçoit qu’il y a beaucoup de corruption dans la justice au Cameroun. Déçu, il change de voie. Artiste autodidacte, il se sert de l’art pour faire passer des messages, d’ailleurs il se considère plus comme un passeur que comme un artiste. Sa pratique est diverse : il crée des installations, des sculptures, des dessins qui traitent tour à tour d’écologie, de corruption, d’oppression etc. Il met ainsi en lumière toute la brutalité de notre société. Il s’intéresse aussi aux problèmes survenus après l’indépendance des pays africains (pauvreté, corruption, régime politique autoritaire, forte augmentation de la population etc.) et aux contradictions entre les différentes cultures qui cohabitent en Afrique et en Occident.
Médiums : sculpture, installation, dessin
Mots-clés : jeu de pouvoir, mondialisation, contradiction identitaire, post-colonialisme
Mots-clés techniques : in situ, structure, rapport d’échelle, néons, bois
“C’est très simple : comme nous vivons dans un taudis, il faut apprendre à le balayer ! Tout simplement !”
“Comment être confortable dans un espace d’inconfort ? Comment ne pas parler des sujets difficiles comme les guerres et les maladies ?”