Jimmie Durham

Garçon, garou, gargouille

1994

Tube de canalisation en PVC, cuir, papier mâché

164 x 445 x 40 cm

contexte :

Cette œuvre a fait partie d’une exposition appelée “La porte de l’Europe”. L’artiste y dénonçait le fait que ce continent se veut celui de la liberté de penser et de circuler mais qu’en réalité ces libertés ne sont pas acquises pour certaines personnes qui deviennent des clandestins. Il veut donner à voir ceux qui vivent cachés.

description :

La sculpture se présente comme un assemblage à 4 coudes de tuyau de gouttière. On voit la tête d’un garçon qui apparaît au goulot du tuyau. Le titre Garçon, garou, gargouille évoque une série d’association : le garçon, le garou, une créature entre l’homme et le loup capable de se transformer, et la gargouille qui, sous des traits effrayant et monstrueux, sert à évacuer l’eau à distance des murs d’un édifice, généralement une cathédrale.

Collection Frac des Pays de la Loire, acquis en 1996

Numéro d’inventaire : 996023501

analyse :

Garçon, garou, gargouille présente une figurine regardant le monde comme un territoire étranger, voire hostile, dont il vaut mieux se protéger. Cet enfant est face à un espace qu’il doit conquérir. Le titre suggère qu’il a trois identités selon le point de vue de celui qui le regarde : un être humain, une bête curieuse ou carrément un monstre à repousser. Cette œuvre nous questionne sur le regard que l’on pose sur les autres, sur notre tolérance.

Jimmie Durham est né en 1940 à Washington (États-Unis).

Artiste américain cherokee (peuple amérindien) vivant entre les États-Unis et l’Europe, il est connu pour sa défense de la nation amérindienne. Son positionnement artistique, opposé au racisme et à la ségrégation, reflète ces intérêts. L’artiste y interroge le croisement entre les cultures et les notions d’identité, de territoire et de pouvoir colonial.

 

Médiums : installation, sculpture, dessin, photographie, vidéo, performance

Mots-clés sujets : colonialisme, racisme, politique,

Mots-clés techniques : objets de récupération, assemblage, détournement, transformation

“Constamment, je parle avec les objets, je joue avec les objets, avec les relations qu’il y a entre eux, moi, et le reste du monde.”

 

“Je rassemble les choses et les mets dans mon studio. Alors je peux les utiliser dans des œuvres, simplement comme je pourrais utiliser des mots dans des phrases.”