Otobong Nkanga

Infinite Yield

2015

Fil viscose, marino, laine, coton bio et mohair

281 x 175 cm

contexte :

Otobong Nkanga a réalisé la tapisserie Infinite Yield (Récolte infinie) à partir de dessins auxquels elle redonne forme à grande échelle. On y retrouve des éléments fréquents de son travail comme les pierres, les mines creusées dans le paysage, les réseaux de lignes.

description :

On observe un personnage debout, les pieds enfoncés dans de la terre inondée et tenant entre ses mains une pierre. Celle-ci est reliée à deux autres pierres par des lignes bleues. Le fond passe du noir au gris/blanc brillant grâce aux différents fils de couleur dont on voit toute la variété en haut de la tapisserie. Les bords de celle-ci ne sont pas tissés.

Collection du CNAP – Centre national des arts plastiques, acquis en 2016

Numéro d’inventaire : FNAC 2016-0154

analyse :

Ces fils libres sur les deux côtés donnent l’impression que l’œuvre pourrait continuer à être tissée, que les réseaux de lignes et de pierres pourraient encore grandir. Comme souvent dans son travail, Otobong Nkanga traite de l’exploitation de la nature par l’homme et de son influence sur le paysage. Ces paysages miniers deviennent des monuments symbolisant la trace de l’homme. En réalisant une tapisserie elle reprend aussi l’histoire de son pays d’adoption, la Belgique, dont la tradition de la fabrication de tissus remonte au Moyen Âge et qui a exploité les mines de cuivre du Congo, une de ses colonies.

Otobong Nkanga est née en 1974 à Kano (Nigéria).

Elle réalise des performances, des photographies, des tapisseries, des dessins ou encore des vidéos. Elle s’intéresse à la transformation des paysages, notamment due à l’exploitation des ressources naturelles africaines par les occidentaux, comme les mines creusées par les Allemands en Namibie pour extraire du cuivre. Ses œuvres symbolisent l’homme en tant que créateur et destructeur, celui qui prend le contrôle de l’environnement : l’humain pollue le monde, saccage les vestiges du passé et du même coup le paysage.

 

Médiums : dessin, tapisserie, installation, photographie, performance, sculpture

Mots-clés sujet : architecture, paysage, exploitation de la nature, colonialisme

Mots-clés techniques : transformation du paysage, constellation, réseau, tissage, trace photographique

“Les notions de mémoire, de temporalité et de déplacement des idées et des choses ont un rôle crucial dans ma façon de voir les objets, l’architecture et la culture.”

 

“Le paysage peut donner l’impression de ce qu’il n’est pas. Le mensonge est donc possible. Si nous regardons les espaces qui ont traversé les guerres, ils sont reconstruits plus tard, les traces effacées. Nous pourrions ne pas voir l’histoire complète à première vue.”