Tony Cragg privilégie le plastique parmi les déchets de la société de consommation. Pour l’artiste, le plastique de “La Lune bleue” peut être vu de diverses manières : comme un déchet, comme une matière intéressante dans le contexte artistique ou comme une allégorie de la création de la Lune. À partir de 1984, ses installations-collages, dessins-sculptures, se présentent aussi comme des peintures murales.
“La Lune bleue” se compose de deux lunes faites de morceaux de plastique bleu. La lune de droite est une visière de casquette et celle de gauche est la juxtaposition de 1001 fragments d’objets.
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Collection du MAMC de Saint-Étienne, acquis en 1981
Numéro d’inventaire : 81.6.1
La Lune se serait formée suite à l’impact géant d’un objet céleste de la taille de Mars avec la Terre il y a quelques 4,6 milliards d’années. Après l’impact, un phénomène d’accrétion se serait produit : tous les fragments se seraient entrechoqués et se seraient alors agglomérés pour constituer la Lune, 10 ans après le choc. Ici ce sont les fragments de plastique de notre société de consommation qui font l’œuvre, en référence à cette histoire de la création de la Lune.
Tony Cragg est né en 1949 à Liverpool (Angleterre).
Il s’inscrit dans la mouvance de la Nouvelle Sculpture Anglaise qui s’est développée au milieu des années 1980. Il s’agit pour ces artistes d’utiliser des objets de la vie quotidienne comme matériaux de base pour leurs sculptures. Comme pour les Nouveaux réalistes, le but de Tony Cragg est d’aller “au-delà de l’objet ou de la matière, de les décoder”. Il leur donne une nouvelle vie qui les sort de leur utilité première.
Médiums : sculpture, installation
Mots-clés sujets : objets du quotidien, archéologie urbaine, Nouveau réalisme, recyclage, Nouvelle Sculpture Anglaise
Mots-clés techniques : fragmentation, recomposition, déchets plastiques, dégradé
“Nous devons faire un effort pour sortir de l’ordinaire, vers l’extraordinaire. Au final, ce n’est pas la sculpture qui est importante, c’est ce qui se passe dans nos esprits !”
“Ainsi les débris de la civilisation se déposent en couches successives créant le terrain fertile sur lequel germera le futur.”