L’artiste de l’Arte povera, désire être au plus près des éléments naturels. Pour cela, il cherche des moyens poétiques de représenter les fleuves, les végétaux, ou encore le souffle des êtres et du vent. Giuseppe Penone prend l’empreinte de la peau, comme celle de l’écorce des arbres afin de réussir à “toucher le paysage”. Son œuvre traite aussi du temps, en passant par l’évolution des corps et de la nature, les transformations, les traces que les années laissent à la surface des choses, mais aussi en profondeur.
“Son écorce analysée, palpée, suivie, tâtée, point par point, jusqu’à la hauteur de neuf cent soixante-dix centimètres” – traduction du titre original – est une œuvre composée de 15 cadres contenant chacun 9 feuillets juxtaposés. Elle présente les empreintes de l’écorce d’un arbre réalisées avec du graphite sur papier (135 feuillets au total). Les 11 premiers cadres sont gris et ne laissent pas entrevoir de quoi il s’agit. Au fur et à mesure que nous allons vers la droite, le tronc apparaît et nous permet de comprendre l’ensemble de l’œuvre.
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Collection FRAC Picardie, acquis en 1988
Numéro d’inventaire : 88-009 (1à15)
En prenant l’empreinte de l’arbre, l’artiste nous donne la sensation d’être collé à lui. On n’est plus seulement dans le visuel mais aussi dans le toucher. En ramenant le sommet de l’arbre au même niveau que le pied du tronc, c’est toute la vie de l’arbre qui nous est racontée comme une histoire.
Giuseppe Penone est né en 1947 à Garessio (Italie).
C’est un artiste très important de l’Arte Povera, mouvement qui commence dans les années 1960 en Italie. Il est très sensible à la nature et à ses phénomènes comme le vent, l’eau qui coule, la terre, sûrement en partie car il est fils et petit-fils de paysans. Pour lui, l’arbre et l’homme se ressemblent : ils sont ancrés dans un territoire, sont sensibles à leur environnement et gardent en mémoire leur évolution. Réalisées à partir de matériaux classiques (bronze, marbre) ou d’éléments naturels (épines, pierres, eau), ses œuvres proposent une expérience globale où tous nos sens interviennent : la vue, le toucher et l’odorat, et même la pensée.
Médiums : sculpture, installation, dessin, photographie
Mots-clés sujets : temps, nature, l’homme dans son environnement, mémoire, Arte povera
Mots-clés techniques : matériaux naturels/matériaux nobles, contamination
“Tout mon travail repose sur l’approche intime d’un environnement.”
“C’est un peu comme faire une peinture de la mer avec l’eau de mer.”