Roman Ondák

Measuring the universe

2007

Protocole, stylo noir

Dimensions variables

contexte :

Measuring the universe (Mesurer l’univers) est caractéristique de l’approche de l’artiste impliquant le visiteur et amenant celui-ci à poser un autre regard sur le monde extérieur. Comme souvent dans son travail, on n’est pas devant une œuvre, on est dans l’œuvre.

description :

Avec un feutre noir, un agent du musée trace une ligne horizontale pour marquer la taille du visiteur qui le souhaite et, à droite de cette marque, son prénom et la date. Si le personnel du musée est seul autorisé à écrire sur le mur, chaque visiteur peut choisir son emplacement. Au fur et à mesure de l’exposition, les murs se remplissent donc d’écritures. La démarche de l’artiste rappelle la tradition qui consiste à prendre les mesures des enfants sur le mur d’une maison pour observer leur croissance.

Collection MoMA, acquis en 2009

Numéro d’inventaire : 375.2009

analyse :

Cette œuvre oblige le visiteur à entrer en relation avec l’autre et à être partie prenante de l’œuvre. Ce protocole artistique pose la question de la mémoire, de la trace laissée par chacun sur terre, et de ce qu’est l’univers. Roman Ondák semble dire que l’univers se constitue de tous les êtres humains et des traces qu’ils laissent sur terre. Cette œuvre évoque aussi le désir de l’être humain de prendre la mesure de l’univers. L’invisible devient visible. Cette œuvre est comme un échantillon du monde.

Roman Ondák est né en 1966 à Zilina (Tchécoslovaquie).

Pour lui l’exposition est un espace dans lequel faire des performances et où chacun des visiteurs participe à l’œuvre globale. Il provoque des situations inattendues dans les musées comme une foule qui se rassemble d’après ses consignes ou des gens qui se mettent à faire la queue pour rien. Il aime attirer l’attention des visiteurs sur des espaces ou des éléments auxquels nous ne faisons pas attention habituellement.

 

Médiums : performance, installation, sculpture

Mots-clés sujets : l’espace, l’être humain, la perception, art conceptuel, art minimal, place du spectateur, immatériel, le temps

Mots-clés techniques : protocole, décontextualisation

“J’extrais des objets, des images ou des situations de leur contexte d’origine, et je les replace dans un espace différent. Ce déplacement est au centre de ma pratique.”

 

“Je n’ai pas mesuré mon fils avec l’intention d’en faire une œuvre d’art. Je l’ai mesuré régulièrement pendant deux ans, comme n’importe quel parent. Puis je me suis rendu compte que cet acte matérialisait la première rencontre conceptuelle d’un enfant avec la notion de temps. Évidemment, les enfants ne perçoivent pas les choses de cette manière, nous seuls le voyons au travers de notre expérience d’adulte.”