Shimabuku se passionne pour les pieuvres depuis les années 1990. Dans le fond de l’océan, les pieuvres sont de véritables collectionneuses : certaines ramassent des pierres, d’autres préfèrent les coquillages. Quand elles sont pêchées à l’aide de pots en céramique dans lesquelles elles se glissent, il n’est pas rare d’y trouver ces trésors, auxquels elles s’agrippent. Après avoir collectionner lui-même les pierres et les coquillages des pieuvres, Shimabuku crée des sculptures qui leur sont destinées, et qu’elles pourront à leur tour “collectionner”.
L’installation est composée de douze billes de verres de couleurs et de tailles différentes. Une photographie est disposée en bas à gauche. On distingue dessus la mer, et une falaise recouverte d’une forêt. L’ensemble est disposé sur un socle et sous une vitrine.
—
Collection FRAC – Franche-Comté, acquis en 2019
Numéro d’inventaire : 2019-1-14 (1à14)
À travers ce processus c’est comme si Shimabuku rendait aux pieuvres ce qui leur appartenait, après leur avoir pris leurs pierres et coquillages. Aussi, c’est une relation d’échange qu’il tente d’instaurer avec l’animal. Il questionne en même temps notre rapport avec la pieuvre, et plus généralement avec le monde animal, tant nous sommes habitués à profiter de notre position dominante.
Shimabuku est né en 1969 à Kobe (Japon).
C’est un artiste qui prête une grande attention au milieu aquatique, à l’eau comme source de la vie. Il affectionne particulièrement les animaux, notamment la pieuvre qui, quand il débute dans les années 1990 devient son sujet d’étude, pour devenir petit à petit une véritable icône de son œuvre. Shimabuku est un artiste qui parcourt le monde, notamment pour y faire des rencontres et partager de nouvelles interactions avec le vivant – humain, animal, végétal – d’où il puise son énergie et son inspiration. Sa démarche artistique, remplie d’humour et de poésie, est motivée par une empathie profonde pour son environnement.
Médiums : installations, dessin, vidéo, photographie, sculpture
Mots-clés sujet : humour, monde animal, pieuvres
Mots-clés techniques : verre, bille, vitrine, socle
“Si la force de gravité disparaissait de la terre, alors une pieuvre et un pigeon pourraient se rencontrer en toute équité.”
“Dans ma ville, les gens attrapent les pieuvres à l’aide de poteries. […] On n’utilise aucun appât. Quand le piège est relevé […] les pieuvres sont nichées au fond des pots. Cette méthode prend en compte le fait que les pieuvres aiment se réfugier dans des espaces très étroits.”