Emojis, textos, body-painting (peinture sur corps), ballons gonflables, téléphones portables, aliments en plastique : Olaf Breuning s’amuse à mélanger les codes visuels de la culture populaire. Les personnages qu’il représente sont enfermés dans un monde où le bonheur est obligatoire, où il faut prendre des images de soi tout le temps, où il faut porter des marques de luxe pour donner l’impression que l’on réussit sa vie. L’artiste nous met face à cette réalité avec une bonne dose d’humour.
La photographie présente 6 personnages dans un sous-sol inondé. Ils portent tous le même tee-shirt avec un smiley dessus et sont maquillés avec les mêmes couleurs que le smiley, mais leur visage ne sourit pas. Leur expression et leur ombre derrière, ainsi que le lieu qui semble abandonné, rendent l’atmosphère inquiétante.
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Collection du Centre national des arts plastiques, acquis en 2001
Numéro d’inventaire : FNAC 01-325
L’artiste joue sur les contrastes pour mettre le spectateur mal à l’aise (visage sérieux/smiley). Il utilise un émoticône (le smiley) et le détourne de ce qu’il suggère habituellement, en créant cette mise en scène. Ce qui nous fait réfléchir aux images toutes faites, aux stéréotypes.
Olaf Breuning est né en 1970 à Schaffhausen (Suisse).
Les œuvres d’Olaf Breuning sont souvent ironiques et interrogent le spectateur sur ce qu’est le “sérieux”. Il détourne les clichés des courants artistiques dominants du 20ème siècle (pop art, photographies surréalistes, art abstrait) ou produit de fausses images de type documentaire. Il réalise des installations, des films et des photographies qui sont des réactions au réel.
Médiums : photographie, vidéo, installation
Mots-clés sujets : réalité/fiction, stéréotype, ironie/humour, consommation
Mots-clés techniques : déguisement, mise en scène, documentaire, contraste
“Je fais un art qui parle de la vie d’aujourd’hui. J’aime qu’il soit facile à comprendre. Pourquoi aurait-il besoin d’être cryptique, repoussoir et compliqué ? Même les enfants peuvent regarder.”
“Le monde est de plus en plus compliqué et je n’arrive pas à l’attraper. Dans trente ans, nous aurons un nom pour ce qui se passe en ce moment. Il n’y a plus de chronologie. Avant, il y avait des traditions qu’on cassait au fur et à mesure. Aujourd’hui, on peut faire tout ce qu’on veut et, quoi qu’il arrive, quelqu’un l’a déjà fait avant toi. C’est une ère nouvelle.”