Marina Abramović

The Hero

2001

Tirage chromogène

123 x 123 cm

contexte :

Cette œuvre est dédiée à son père qui était un héros national de l’armée de l’ex-Yougoslavie. Il n’a pas supporté les changements politiques qui ont eu lieu lorsque le communisme soviétique s’est effondré. Comme son père, l’artiste monte un cheval blanc, mais elle porte un drapeau blanc qui est un signe de reddition (ou de demande de paix) en temps de guerre. Elle demande par là à son père d’accepter les évolutions du monde.

description :

Cette photographie en couleur nous montre l’artiste à cheval avec un drapeau blanc à la main. C’est une prise de vue d’une performance où l’artiste reste sur un cheval immobile. Seul le vent fait bouger le drapeau.

Collection du MAMC Saint-Etienne, acquis en 2012

Numéro d’inventaire : 2012.6.1

analyse :

Le drapeau blanc est un signe de reddition. Or la photo s’appelle The Hero (Le Héros), elle met donc en lumière une contradiction car un héros ne se rend pas. Mais Marina Abramović semble dire à son père que ses combats sont dépassés, qu’il faut accepter le changement. Le cheval statique, qui n’est pas dans une course conquérante, insiste aussi sur la nécessité de cesser le combat et de regarder vers de nouveaux horizons. La cavalière et son cheval regarde vers la gauche, vers le passé, comme pour faire la paix avec lui et enfin pouvoir accepter les nouvelles perspectives de l’avenir.

Marina Abramović est née en 1946 à Belgrade (Serbie).

Pionnière de l’art corporel, Marina Abramović s’est fait connaître dans les années 1970 par des actions radicales repoussant les limites physiques et mentales du corps humain. Dès ses premières œuvres elle entre en rébellion contre son éducation stricte et aussi contre le dictateur Tito qui dirigeait la Yougoslavie à cette époque.

 

Médiums : performance, installation, vidéo, photographie

Mots-clés sujets : identité, féminin/masculin, violence

Mots-clés techniques : contraintes du corps, temps

Performer c’est s’abandonner à ce moment, vivant, celui du temps.”

 

Après la mort de mon père, j’ai décidé de faire ce travail. Je suis assise immobile sur le cheval blanc avec un drapeau blanc qui souffle dans le vent. Je reste là pour une durée indéterminée. La voix féminine chante, de mémoire, l’hymne national yougoslave de l’époque de Tito.”