Kara Walker

The Keys to the Coop

1997

Linoléum collé sur papier

117,5 x 154 cm

contexte :

Kara Walker commence à faire des découpages en papier en 1993. Elle crée des silhouettes en dessinant sur du papier noir ou du linoléum avec des crayons gras ou des crayons de couleur pastel, puis elle découpe les figures au couteau. Son travail explore souvent la représentation des stéréotypes raciaux aux États-Unis.

description :

Cette œuvre, “The Keys to the Coop” (Les clés du poulailler) présente une scène dans laquelle une petite fille tient dans une main une clé, et dans l’autre la tête du poulet qui court devant elle. Le linoléum noir est collé sur un papier blanc, ce qui créé un fort contraste.

Collection Tate, acquis en 1998

Numéro d’inventaire : P78211

analyse :

Le fait d’utiliser la technique de la silhouette est une façon de ne pas traiter d’une petite fille en particulier mais d’une réalité plus générale. Le poulet est un animal qui a servi à caricaturer les esclaves en disant que c’était leur nourriture préférée. L’artiste dénonce ici ce préjugé raciste en montrant une jeune fille noire mangeant la tête arrachée à un poulet vivant.

Kara Walker est née en 1969 à Stockton (États-Unis).

Au travers de la peinture et du travail de silhouettiste, elle explore les questions de l’ethnie, du genre, de la violence et de l’identité afro-américaine. Elle est surtout connue pour ses tableaux de silhouettes en papier découpé noir. Cette technique est très utilisée au 19ème siècle, ce n’est donc pas un hasard si l’artiste se l’approprie pour représenter des événements ayant eu lieu à cette période, notamment l’esclavage. L’esclavage dans les plantations agricole du Sud des États-Unis démarre au 17ème siècle et est abolit en 1865 (19ème siècle) avec le vote du 13ème Amendement de la Constitution des États-Unis d’Amérique.

 

Médiums : peinture, collage, dessin, installation, sculpture

Mots-clés sujets : stéréotypes raciaux, violence, identité, esclavage

Mots-clés techniques : découpage, collage, silhouette

Je pense que tout le problème du racisme et de son héritage persistant dans ce pays, c’est que nous l’aimons tout simplement. Qui serions-nous sans la “lutte” ?”

 

La situation première de mon travail est celle de l’Afro-Américaine qui raconte son histoire.”

 

“La silhouette noire correspondait très bien à mes besoins (…) elle dit une sorte de vérité.”