Christian Boltanski

Théâtre d'ombres

1984 – 1997

Installation avec de la lumière, projection de 20 figures sur trois murs, figures en carton, projecteur, ventilateur

contexte :

L’artiste est célèbre notamment pour avoir brouillé les frontières entre sa vie et son œuvre. À la fois plasticien, photographe, sculpteur et cinéaste, Christian Boltanski ne cesse d’explorer la frontière entre la présence et l’absence des êtres, les souvenirs qui nous hantent comme des petits fantômes. Il a développé sa propre “mythologie personnelle”.

description :

Au centre de la pièce se trouve une structure en métal à laquelle sont suspendus des corps et des têtes de personnages monstrueux. Posés au sol, des spots lumineux renvoient l’ombre de ces personnages dansant sur les murs autour.

Collection du Musée d’Art Moderne de la ville de Paris, acquis en 1997

Numéro d’inventaire : AMS 708

analyse :

Le système très simple de spots au centre de la pièce, permet d’agrandir énormément la taille des petits personnages de ce théâtre et d’en faire l’arène de fantômes qui dansent. L’artiste déploie ainsi un décor de conte de fée et joue sur l’immatérialité des ombres qui sont un écho à l’immatérialité des souvenirs.

Christian Boltanski est né en 1944 à Paris (France).

En 1984, il rédige une sorte de biographie officielle pour le catalogue de son exposition au Musée National d’Art Moderne à Paris. Elle commence au moment où il découvre sa vocation artistique, en 1958. C’est pourquoi l’expression de “mythologie personnelle” (ou individuelle) caractérise si bien son œuvre.

 

Médiums : photographie, sculpture, installation

Mots-clés sujets : mémoire, mythologie personnelle, théâtre, figure, narration, religion

Mots-clés techniques : suspension, accumulation, ombre/lumière

“Les bons artistes n’ont plus de vie, leur seule vie consiste à raconter ce qui semble à chacun sa propre histoire.”

 

Je m’intéresse à ce que j’ai appelé La petite mémoire, une mémoire affective, un savoir quotidien, le contraire de la grande mémoire préservée dans les livres. Cette petite mémoire, qui forme pour moi notre singularité, est extrêmement fragile, et elle disparaît avec la mort … par exemple, quand on regarde des centaines de crânes, ils ont tous l’air identiques.