Scénographe de formation, Felice Varini pratique la peinture avec une attention portée à l’espace héritée de son premier métier. Il repère dans le lieu d’exposition un point de vue à partir duquel il réalise une forme géométrique composée de lignes peintes. L’ensemble du lieu est mis à contribution : le sol, les murs et le plafond. Le point de vue choisi se trouve généralement situé à la hauteur de ses yeux et placé à un endroit de passage fréquent. Hors de cet endroit précis, la forme apparaît disloquée.
Sur les deux photographies on observe la même installation mais d’un point de vue différent. Sur l’une trois cercles rouges s’entrecroisent, alors que sur l’autre nous voyons des lignes droites et courbes réparties à différents endroits de l’architecture.
—
Collection du MAC VAL – Musée d’art contemporain du Val-de-Marne, acquis en 2005
Numéro d’inventaire : 2005-1024
Felice Varini nous invite à une sorte de jeu. On découvre d’abord des lignes qui forment une composition abstraite pour tenter de trouver le bon point de vue. Une fois au bon endroit, nous découvrons les formes conçues par l’artiste qui se cachent dans l’architecture. Sa peinture n’est pas enfermée dans un tableau, elle envahit l’espace et joue avec lui.
Felice Varini est né en 1952 à Locarno (Suisse).
Depuis 30 ans il conçoit une œuvre située à la frontière de la peinture. Il développe son travail en-dehors des tableaux, puisque les paysages urbains et l’architecture sont ses terrains d’action. Son travail intervient in situ et se construit en relation aux espaces qu’il occupe. Il part donc d’une situation réelle : un lieu avec son histoire, ses particularités architecturales, ses matériaux et il adapte sa peinture pour que l’identité du lieu reste visible. Ses œuvres sont des anamorphoses.
Médiums : architecture, peinture, installation, photographie
Mots-clés sujets : perception, abstraction, point de vue, représentation
Mots-clés techniques : fragmentation, bidimension/tridimension, ligne, perspective, déplacement, anamorphose
“En général je parcours le lieu en relevant son architecture, ses matériaux, son histoire et sa fonction. À partir de ses différentes données spatiales je définis un point de vue autour duquel mon intervention prend forme.”
“J’appelle point de vue un point de l’espace que je choisis avec précision : il est généralement situé à hauteur de mes yeux et localisé de préférence sur un passage obligé, par exemple une ouverture entre une pièce et une autre, un palier… ”